En pleine mutation

Tant sur le plan économique que technique, le marché des TS céréales a subi une progression de l’impasse insecticide, sans compensation de toute la valeur imidaclopride, interdit depuis septembre 2018 sur semences. Le marché global aurait ainsi perdu plus de 40 M€ en valeur firmes par rapport à la campagne précédente. Seule petite note positive : la hausse du marché protection de semences fongicide solo et insecticide du sol. « C’est véritablement une nouvelle donne en céréales », souligne Virginie Braun, de Syngenta. De fait, les retraits deviennent plus nombreux que les introductions. Rappel : tous les néonicotinoïdes à base d’imidaclopride (Gaucho, Nuprid) ont été retirés depuis septembre 2018. Et Prélude 20 FS (prochloraze) a été retiré de la liste des fongicides fin 2017. Désormais, le thirame est aussi sur la sellette. Cependant, la panoplie fongicide maintient une relative diversité.

TS fongicides : vibrance gold prend l’avantage

Comme l’an dernier, le marché fongicides sur semences industrielles reste dominé par Vibrance Gold, qui détient plus de 60 % de parts de marché en volume, selon Syngenta. En semences de ferme, Celest Net s’inscrit comme le premier fongicide utilisé avec 35 % de pdm, suivi par Vibrance Gold, à 15 %. « Nous observons une progression de 2 % pour les TS Negev et Difend Extra, annonce Charlotte Guinet, de Certis, avec l’ambition de passer en 2019-2020 à 15 % de parts de marché, en s’appuyant sur le large spectre de Negev. » Sur le créneau antipiétin-échaudage, les ventes de Latitude de Certis ont progressé de 8 %, profitant de la recrudescence de cette maladie, et totalisent plus de 10 % de pdm. De son côté, Arysta cible le charbon des épis de l’orge avec les TS Oxana et Rancona 15 ME.

Après l’interdiction de l’imidaclopride en France, les seuls traitements de semences restant autorisés sont Attack, Austral Plus Net (téfluthrine) et Langis (cyperméthrine), dont les cibles sont les zabres, les mouches grises et les taupins. Sur la campagne 2018-2019, l’Austral Plus Net devient la première marque de ce marché rétréci, avec 6 % de parts de marché en volume sur l’ensemble des TS. « Nous estimons à 34 % le taux de transfert moyen néonicotonoïdes aux pyréthrinoïdes, plus marqué dans les régions de l’Ouest », note Charlie Coquin, d’Arysta. « En 2018, nous constatons une très forte progression de l’impasse insecticide TS, confirme Virginie Braun, de Syngenta. Avec pour effet une recrudescence de tous les ravageurs souterrains (taupins, mouches, zabres) et aériens (pucerons, cicadelles). » Face au risque insectes du sol, le contexte devrait rester tendu en 2019.

Anne-Marie Laville